Voici les sept livres retenus pour le Prix RFI Témoin du monde qui sera attribué le 18 novembre par le jury présidé cette année par Jean Marie Rouart :
Omri Teg'Amlak Avera Asteraï Actes Sud | Alain Fleischer Courts-circuits Le Cherche Midi | Rory Stewart En Afghanistan Albin Michel |
Thierry Falise Le châtiment des rois Florent Massot | Abha Dawesar L'Inde en héritage Héloïse d'Ormesson | Marie de Varney Parfois le silence est une trahison Anne Carrière |
Lyonel Trouillot Yanvalou pour Charlie Actes Sud | ||
Source : Communiqué de Presse
2 commentaires:
J'ai lu "parfois le silence est une trahison" et je suis encore sous le choc ! C'est magnifiquement écrit (ce que ne laisse pas deviner le petit texte en face de la couverture) et c'est beaucoup plus qu'un témoignage. Visiblement, Marie de Varrney sait de quoi et de qui, elle parle. Elle ressuscite "les effacés de l'histoire" et ceci, à travers la parole des "sans voix" que sont effectivement les Irakiens. A lire ce texte manifestement conçu comme une chambre d'échos, j'ai entendu celles des Irakiens bien-sûr, mais surtout celle de Marie de Varney qui semble mener un combat de longue date contre la surdité de la planète ! Et c'est pleinement réussi, cette violence des faits sous l'impassibilité apparente des mots, cette analyse éclairante à plus d'un titre, me laissent, moi, sans voix. Désormais, je saurai ce que veut dire l'Irak, ce "pays sans visage", je saurai ce que recouvre la sourde rumeur des attentats. Un livre dérangeant, au sens le plus noble du terme, c'est à dire qui éveille l'esprit. Un très beau livre.
Yannick Minès Noël
Mon libraire (on ne dira jamais assez le rôle des libraires) m'a conseillé ce livre au titre magnifique et intriguant : "parfois le silence est une trahison". Et bien, je n'ai pas été déçu ! le texte est à la hauteur du titre ! Décoiffant. Outre les informations cruellement inédites - par exemple, je n'avais lu nulle part que la "libération" de 2003 avait correspondu à des bombardements au sud de pays par exemple, que de nombreux civils avaient été tués aussi en fuyant vers le nord de Bassora - jamais je n'ai eu une vision aussi claire des véritables enjeux dont l'Irak était et est encore l'objet. On dirait que Marie de Varney est dotée d'une sorte d'extralucidité et qu'elle a cette capacité rare de toucher à la fois le coeur et l'esprit. J'ai appris plus de choses (et compris du même coup) que dans une centaine d'exégèses sur le sujet et son écriture est parvenue en même temps à me faire penser que j'étais très intelligent ! Le désordre du monde est sous sa plume, en quelques pages incisives qui multiplient les prismes, à portée de cerveau sans que pour autant elle verse dans le simplisme. Personne ne peut sortir indemne de ce voyage initiatique et poétique qui révèle tant de choses ignorées, qui nous rend l'autre si intime. J'ai refermé le livre la gorge nouée, avec la conviction que l'autre, c'était moi. Du coup, j'ai plongé dans ses livres précédents, beaux, prémonitoires, tant j'avais de mal à quitter son univers alors qu'en principe, je ne raffole pas des récits de guerre. Je ne me suis pas ennuyé. D'évidence, ses centres d'intérêt sont multiples, quelquefois opposés, et les formes qu'emprunte son talent, diverses et ..."frappantes" à plus d'un titre!
André Delpierre
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