Prix Union Latine de Littératures Romanes

FRANKÉTIENNE Lauréat de la XVIe édition du Prix Union Latine de Littératures Romanes

Le Jury du Prix Union Latine de Littératures Romanes, composé de Vincenzo Consolo, Président (Italie), José Eduardo Agualusa (Angola), Mário Cláudio (Portugal), Santiago Gamboa (Colombie), Sylvie Germain (France), Joan Francesc Mira (Espagne-langue catalane), Tierno Monénembo (Guinée), Javier Tomeo (Espagne) et Dumitru Tsepeneag (Roumanie), réuni à l’Académie Royale d’Espagne à Rome le 3 avril 2006, a attribué le Prix, au troisième tour de scrutin, à l’écrivain haïtien Frankétienne.


Motivation du Jury

En décernant le Prix Union Latine de Littératures Romanes 2006 à Frankétienne, le Jury a voulu consacrer un géant des lettres caribéennes et, tout simplement, l’un des plus grands écrivains vivants de langue française. Ecrivain entier, Frankétienne l’est à double titre : entier par sa poésie sincère, torrentielle, absolument irrépressible, d’enfant meurtri d’une île meurtrie. Entier par l’énergie incroyable et la multiplicité des talents avec lesquels il parvient à nous faire comprendre l’indicible : Haïti, terre fascinante et impossible, porteuse de tous les rêves et en proie à tous les démons de son époque. Somme de toutes les œuvres de son île, l’écriture de Frankétienne est aussi un miroir où se reflètent, avec une féerie surréaliste, aussi bien le vaudou que Don Quichotte ou Les Chants de Maldoror.


Biographie du lauréat

Poète, dramaturge, romancier, peintre, musicien et comédien, Frankétienne, de son vrai nom Jean-Pierre Basilique d’Antor Frank Étienne d’Argent, est né en 1936, à Haïti, dans le village de Ravine Sèche (Artibonite). Son premier roman, Mûr à crever, date de 1968. C’est cette même année qu’il fonde, avec René Philoctète et Jean-Claude Fignolé, la Spirale, une théorie sur l’art total qui mêle les genres littéraires, du romanesque au théâtral, en passant par le poétique. En 1972, l’oeuvre Ultravocal, éditée en France en 2004 chez Hoëbeke, offre à lire « l’esthétique du chaos » par un travail considérable sur la langue qui fait de ce livre un monument de littérature d’expression française. En 1975, il publie le premier roman haïtien, au sens fort du terme : Dézafi, réédité en France en 1999, sous le titre Les affres d’un défi, par les éditions Jean-Michel Place (qui avaient déjà édité en 1998 L’oiseau schizophone), puis en 2002 par Vents d’ailleurs, dans une version en créole haïtien. La même année, son roman H’Éros-Chimères obtient le Prix Carbet de la Caraïbe.


Son oeuvre immense compte aujourd’hui plus d’une trentaine de titres publiés en français et en créole.


D’un pur silence inextinguible (1995),republié en 2004 chez Vents d’ailleurs, constitue sa première spirale, «le premier mouvement des Métamorphoses de l’Oiseau schizophone, où les mots sont traités à l’intérieur du texte comme des particules d’énergie sensible». Vents d’ailleurs a publié quatre des huit ouvrages qui composent ces Métamorphoses. Les quatre autres sont à paraître en 2006 et 2007 (pour plus d’informations, www.ventsdailleurs.com).


Candidats de la XVIe édition du Prix Union Latine de Littératures Romanes

Luigi Meneghello (Italie), Mia Couto (Mozambique), Maria Velho Da Costa (Portugal), Fernando Vallejo (Colombie), Albert Cossery (Egypte), Jaume Cabré (Espagne-langue catalane), Frankétienne (Haïti), Enrique Vila-Matas (Espagne) et Gabriela Adamesteanu (Roumanie).


Source : Communiqué de presse - www.unilat.org


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